Vous installez un kit solaire « plug and play » sur votre balcon, votre toit ou dans votre jardin. La promesse est simple : on branche et ça produit. Mais une question de sécurité fondamentale se pose : faut-il mettre à la terre ces installations ? La réponse est oui, c’est une étape non seulement recommandée, mais le plus souvent obligatoire pour garantir votre sécurité.
Les infos à retenir
- ✅ Oui, c’est une obligation de sécurité majeure : La mise à la terre de toutes les parties métalliques de l’installation (cadre du panneau, structure de montage, micro-onduleur) est une exigence de la norme électrique NF C 15-100.
- ⚡️ Le but : protéger contre l’électrocution. La mise à la terre sert à évacuer un courant de fuite vers la terre en cas de défaut d’isolement. Cela fait disjoncter votre installation et vous protège d’un risque de choc électrique mortel.
- 🔧 Comment faire ? Il faut relier toutes les masses métalliques entre elles avec un câble de terre (vert/jaune), puis connecter ce câble à la borne de terre de votre tableau électrique.
- 📄 Une étape vérifiée par le CONSUEL : Pour les installations sur toiture, la mise à la terre est un des points de contrôle fondamentaux pour obtenir l’attestation de conformité CONSUEL.
Pourquoi la mise à la terre est-elle si importante pour un kit solaire ?
La mise à la terre est le principal élément de protection des personnes contre les risques électriques. Votre kit solaire est un appareil électrique qui produit du courant. En cas de défaut (un fil dénudé qui touche le cadre métallique du panneau, une infiltration d’eau dans le micro-onduleur…), la structure métallique peut se retrouver sous tension. Si vous la touchez à ce moment, le courant va chercher à s’écouler vers la terre en passant à travers votre corps : c’est l’électrocution.
La mise à la terre offre un chemin de bien plus faible résistance pour ce courant de fuite. Le courant va s’écouler massivement par le câble de terre, provoquant une surintensité qui fera déclencher immédiatement votre interrupteur différentiel 30mA au tableau électrique, coupant l’alimentation. La mise à la terre est donc votre « assurance-vie » électrique.

Comment réaliser la mise à la terre dans les règles de l’art ?
La procédure doit être continue, du panneau jusqu’à votre tableau électrique.
➡️ 1. La liaison équipotentielle des panneaux
Chaque partie métallique doit être reliée à la terre. Le cadre en aluminium de chaque panneau solaire dispose d’un trou ou d’une borne spécifique pour la mise à la terre. Vous devez connecter un câble de terre (vert/jaune) de 6 mm² sur chaque panneau, et relier ces câbles entre eux pour qu’ils forment une boucle. La structure de montage métallique sur laquelle les panneaux sont fixés doit également être reliée à cette boucle. Le boîtier métallique du ou des micro-onduleurs doit aussi y être connecté.
➡️ 2. Le raccordement à la terre de la maison
Ce câble de terre principal de 6 mm² doit ensuite être acheminé jusqu’à votre tableau électrique principal. Il doit être raccordé sur le bornier de terre général de votre habitation, là où tous les autres fils de terre de la maison sont connectés. Il est formellement interdit de se connecter sur une canalisation d’eau ou de créer un piquet de terre séparé (sauf cas très spécifiques validés par une étude).
Le cas particulier des panneaux « Classe 2 »
Certains kits solaires, notamment des modèles plus petits et nomades, peuvent être de « Classe 2 » (signalé par un symbole de double carré). Cela signifie qu’ils disposent d’une double isolation et que leur cadre n’a pas besoin d’être relié à la terre. Cependant, attention : très souvent, seul le panneau est de Classe 2, mais le micro-onduleur et la structure de montage ne le sont pas et doivent, eux, être impérativement mis à la terre. Lisez attentivement la notice d’installation, qui est le seul document qui fait foi.
L’avis de l’électricien qualifié QualiPV
« La mise à la terre, c’est le point que les auto-installateurs négligent le plus, surtout sur les kits ‘plug and play’. Ils pensent que comme on branche sur une prise, c’est bon. C’est faux. La prise met à la terre le micro-onduleur, mais pas les 2m² de métal du panneau sur le toit ou le balcon. C’est une erreur grave. Pour le CONSUEL, c’est un motif de contre-visite immédiat. Toutes les masses métalliques doivent être interconnectées et raccordées à la terre de la maison. C’est non-négociable. »
Une étape simple pour une sécurité maximale
La mise à la terre de votre installation solaire n’est pas une option. C’est l’étape la plus importante pour garantir votre sécurité et celle de votre entourage. C’est une opération simple, qui demande juste de la rigueur dans la connexion de tous les éléments. Ne la négligez jamais : la simplicité du « plug and play » ne doit pas faire oublier les règles fondamentales de la sécurité électrique.
Foire Aux Questions (FAQ)
🤔 Le câble de la prise de mon kit solaire a bien un fil de terre, cela ne suffit-il pas ?
Non, cela ne suffit pas. Le fil de terre de la prise 230V assure la mise à la terre du micro-onduleur (s’il est de classe 1), mais il n’assure pas la liaison jusqu’au cadre métallique du panneau solaire lui-même, qui se trouve à l’extérieur. C’est cette liaison physique entre le cadre du panneau et la terre de la prise qui est indispensable.
⚡️ Dois-je aussi installer un parafoudre ?
Pour une installation sur toiture, la protection contre les surtensions (foudre) est fortement recommandée, voire obligatoire dans certaines régions. Elle se fait par l’installation d’un parafoudre DC (côté panneaux) et/ou AC (côté tableau électrique).
📄 Le CONSUEL est-il obligatoire pour un kit « plug and play » ?
Si votre installation est raccordée de manière permanente au tableau électrique, oui. Si c’est un simple kit branché sur une prise existante, la situation est plus floue, mais pour être couvert par votre assurance en cas de sinistre, il est fortement recommandé de faire valider l’installation, surtout si elle est sur le toit.